Procès en Appel pour les asiatitrats (Toulouse) : Verdict prévu pour le jeudi 24 mai 2007
Interrogé par le Président du Jury, Max Rombi a affirmé qu'en dépit du doute concernant les plantes et suivant les indications du pharmacien principal d'Arkopharma et du chimiste en-chef d'Arkopharma, qui n'ont pas la moindre compétence en Médecine Tradionnelle Chinoise et pour lesquels les poudres(1) ne présentaient apparemment aucun danger pour la santé, qu'il avait décidé de mettre sur le marché les asiatitrats sans même attendre l'avis du Professeur Paul But (2) de l'Université de Hong-Kong expert en Médecine Traditionnelle Chinoise. Où est-donc l'involontarité pour les blessures de Toulouse et les homicides de Nice là-dedans? Comme pour justifier son geste, Max Rombi a également rajouté que de toutes façons les asiatitrats n'ont jamais vraiment rapporté à Arkopharma (3) ... C'est là une ardoise bien lourde que les victimes ont dû régler et continuent encore de payer pour satisfaire la soif d'argent et l'appât de gain de Mr Rombi et Arkopharma qui jouèrent à la roulette en gageant des milliers de vies innocentes!
Le pharmacien toulousain, Jean-Bruno Maury, a reconnu avoir racheté à l'époque des poudres(1) à Arkopharma et avoir vendu près de 450kg de "médicamments" sans vraiment savoir ce qu'il y avait dedans faisant confiance à Max Rombi et Arkopharma.
Pour ce qui est du dossier d'expertise, les avocats des victimes ont fait remarquer qu'il n'y avait pas de raison qu'il fusse écarté alors qu'il a été retenu par le Tribunal Correctionnel de Nice et par la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence et que les prétextes pour l'écarter sont des plus douteux. Les avocats des victimes ont fait également remarquer que malgré leurs demandes d'expertises multiples celles-ci n'ont jamais abouties et que la procédure, qui dure maintenant plus de 17 ans, connaissait des lenteurs des plus gênantes.
Le verdict de cette audience est attendu pour le jeudi 24 mai prochain.
- Posant le problème de la toxicité des deux plantes qui ont été confondues, le Président du Jury a fait remarqué que la toxicité de l'aristolochia avait dejà été mis en cause en Belgique en 1972. En 1981, sa toxicité avait déjà été reconnue comme le confirme un arrêté de 1995.
- Rombi a déclaré qu'au moment de la commercialisation des asiatitrats (1989 - mai 1994), l'aristolochia n'était pas reconnue toxique. Le Président du Jury a fait remarquer que la reconnaissance de la tétrandrine , alkaloïde contenu dans la stephania tetrandra, était déjà facile de même que son contrôle. Rombi et Arkopharma auraient donc vendu un produit que non seulement ils ne connaissaient pas mais dont les effets toxiques étaient déjà connus en occident depuis 1964.
- Il s'avère donc que les deux plantes impliquées, tant le han fang ji (stephania tetrandra) comme celle par laquelle elle aurait été "accidentellement" substituée, le guang fang ji (aristolochia fang ji), ont des effets toxiques qui étaient amplement connus au moment de la commercialisation des asiatitrats d'Arkopharma.
- Interrogé par le Président du Jury quant au manque de tenue des ordonnanciers dans la pharmacie, Jean-Bruno Maury, a affirmé que 1200 préparations ont été notées et que d'autres ne l'ont pas été. Autrement dit, au moins 1200 asiatitrats furent vendues par la pharmacie toulousaine.
- L'avocat qui représente l'Union Fédérale des Consommateurs a rappelé qu'en 1993 le Ministère de la Santé avait été alerté pour l'affaire des 60 patients décédés, que le 26 mars Arkopharma était mis en cause mais que la source du mal n'avait pas été arrêtée, et que malgré les rappels incessants, ce n'est qu'un an après, le 11 mai 1994, qu'Arkopharma fit circuler l'information.
(1) Or d'après un expert en Médecine Traditionnelle Chinoise de la Clinique de Louisville (USA), (...)parce que les composants toxiques sont très rarement solubles dans l’eau,la décoction d’eau est la méthode de base pour les préparations de médicamments traditionnels à base de plantes chinoises(...).
(2) Le 12 Juin 2004, dans le cadre d'un meeting conjoint avec la Société Royale de Pharmacie, l'Académie de Sciences Pharmaceutiques de Grande-Bretagne, la Société pour la Recherche en Herbes Médicinale et la Société Internationale pour l'Ethnopharmacologie, le Professeur Paul But affirmait à propos des aspects toxicologiques de la Médecine Traditionnelle Chinoise que durant les 10 dernières années (soit depuis 1994) la nephrotoxicité de matériaux contenant de l'acide aristolochique a donné lieu à l'introduction du terme "nephrologie par herbes chinoises" et qu'en plus des fatalités et autres évènements d'intoxication chronique recensés en Belgique, Royaume-Uni et d'autres pays, plus de 100 cas de nephrotoxicité furent alors rapportés en Chine où les espèces aristolochia et asarum étaient impliquées. Lors de cette conférence, le Professeur Paul But a également insisté sur le fait que le contrôle de qualité, la formation des fournisseurs et la publication de plus amples informations quant aux médicamments pouvaient contribuer ensemble à réduire les risques d'accidents toxiques (src: http://www.pjonline.com/Editorial/20040724/forum/forum_tcm.html).
(3) L'activité "phytothérapie" le parent pauvre d'Arkopharma? Selon les derniers rapports annuels d'Arkopharma, le secteur d'activité "phytothérapie" d'Arkopharma représente plus de 55% du chiffre d'affaires d'Arkopharma. Rappelons également que les asiatitrats d'Arkopharma furent annoncées comme des produits minceur et que comme le souligne l'article paru dans Le Point du 17 août 2006, "Les charlatans de la minceur", dans lequel figurent Max Rombi et Arkopharma, les produits amaigrissants représentent 30% du chiffre d'affaires des compléments alimentaires, avec, comme locomotive, 4,3,2,1 Minceur, d'Arkopharma, et ses 12% de parts de marché. Parmi tous leurs produits, les produits de la gamme minceur sont ceux qui ont toujours contribué le plus au CA d'Arkopharma.
1 Comments:
Toute cette affaire pue. Sur le sîte http://membres.lycos.fr/sidanet/E_fourni.htm on peut lire: "Arkopharma, fondée à l'origine par un simple vétérinaire (Max Rombi) qui semble avoir disposé d'appuis politiques et de soutiens considérables est devenu un leader dont les produits sont implantés exclusivement dans les pharmacies. Certaines plantes seraient de provenance douteuse (on nous a parlé de sac de tilleuil réduit à l'état de poussière...) et donc réputées de mauvaise qualité. Sur le plan commercial Arkopharma serait à la tête d'un véritable holding et certaines filiales servent à écouler des produits de l'usine sous une grande diversité de marques. Ce manque de transparence lui permet d'être également présente dans les maisons dites de régime qu'elle avait snobées et qui le lui rendent bien. Grace à l'obscurité de ses "sociétés écrans" soigneusement enchevêtrées, Arkopharma est parvenu à piéger, à son insu, une revue de défense des consommateurs qui a publié un banc d'essai sur le Ginseng"...
6:42 PM
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