Depuis 1992 des cas d'insuffisance rénale sévère ont été constatés chez un certain nombre de femmes ayant consommée des gélules à base de plantes chinoises. Les plus fortunées d'entre elles ont subi une greffe du rein, d'autres survivent grâce à l'hémodialyse et une troisième catégorie souffre d'un cancer des voies urinaires ou sont même décédées. Ces gélules commercialisées par la firme Arkopharma, sans autorisation de mise sur le marché, sous le nom d' asiatitrats , furent absorbées par environ 2.000 femmes en France au début des années 1990 et plus encore en Belgique où 1 million et demi de gélules, ou plus exactement arkogélules, furent vendues. En Octobre 2005, le Tribunal Correctionnel de Nice condamne Mr. Max Rombi, ex-PDG fondateur d'Arkopharma et président actuel du conseil de surveillance et actionnaire majoritaire, a trois ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende pour homicides "involontaires". Poursuivi également pour blessures "involontaires", en-contre pied de la peine prononcée à Nice, le Tribunal Correctionnel de Toulouse relaxe Mr. Rombi en Juillet 2006. Mr Rombi a fait appel des décisions prononcées par ces tribunaux. Les victimes sont baffouées.

Les chiffres rapportés ci-dessous portent sur des cas connus de victimes de plantes du genre aristolochia (contenues dans les asiatitrats consommées par les victimes). Il y a certainement des victimes supplémentaires, non recensées, qui ont perdu leurs reins suite à l'absorption des gélules commercialisées par Arkopharma, la société de Mr. Rombi. Ce blog a pour but de porter à la connaissance du public une affaire qui nous concerne tous dans laquelle un individu sans scrupules docteur vétérinaire, déjà poursuivi pour exercice illégal de la pharmacie et s'improvisant expert en médecine chinoise a voulu se faire de l'argent au détriment de la santé publique. Les tribunaux le connaisse bien et il court toujours. Pour que justice soit faite...

mardi, novembre 14, 2006

Max Rombi ex. PDG fondateur d' Arkopharma et président actuel du conseil de surveillance condamné en appel pour homicides involontaires

Suite à l'audience du 18 septembre 2006, la Cours d'Appel d'Aix-en-Provence a prononcé la confirmation du jugement du Tribunal Correctionnel de Nice du 17 novembre 2005 avec aménagement. Max Rombi, ex. PDG fondateur d'Arkopharma et président actuel du conseil de surveillance, a donc été condamné pour homicides "involontaires" à deux ans de prison avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve de trois ans, compte tenu de ses condamnations précédentes*, et une amende de 45.000€. L'ancien pharmacien Jean-Paul Gallon a été condamné à 12 mois de prison avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve. La condamnation initiale de Mr Rombi à trois ans de prison avec sursis a donc été rabaissée d'un an mais le sursis ne serait plus simple. Quant à son amende elle aurait été majorée au maximum passant de 30.000€ à 45.000€.

Rappel des faits

En novembre 2000, peu après le décès, à 40 ans, de Régine Crispino, à la suite d'un cancer des voies urinaires, une information judiciaire avait été ouverte par le parquet niçois. Un an plus tard une autre jeune femme, Valérie Jouffret, était décédée, à 34 ans, d'une pathologie similaire. Les deux victimes avaient suivi un régime amaigrissant à base de gélules asiatitrats commercialisées au début des années 1990 par Arkopharma sans autorisation de mise sur le marché. Les asiatitrats, aux vertues soient disant amincissantes, devaient contenir une herbe chinoises, stephania tetrandra (ou han fang ji) substituée par de l'aristolochia fang ji (ou guang fang ji) aux propriétés cancérigènes (Arkopharma aurait importé près de 750kg d'aristolochia fang ji entre 1989 et 1992 pour les asiatitrats). De plus ni le stephania tetrandra (ou han fang ji) ni l'aristolochia fang ji (ou guang fang ji) ne sont utilisés en médecine traditionnelle chinoise dans des préparations "minceur". En France ce serait environ 2.000 femmes qui auraient été exposées et beaucoup plus en Belgique où un million et demi d'asiatitrats furent vendues.


(*) Récapitulatif pénal de Max Rombi:
  • 17 Sept. 1990 - Condamnation à 15.000 francs d'amende pour mise en vente de spécialités pharmaceutiques sans autorisation de mise sur le marché et publicité illicite en faveur des dits produits.
  • 5 Sept. 1995 - Condamnation à 15.000 francs d'amende pour commercialisation de médicamment sans autorisation de mise sur le marché.
  • 7 Dec. 1995 - Condamnation à 130.000 francs d'amende dont 50.000 avec sursis pour tromperie, publicités de nature à induire en erreur, commercialisation de spécialités pharmaceutiques sans autorisation de mise sur le marché, mise en vente de remèdes secrets et infractions à la réglementation relative à la publicité concernant les médicaments.
  • 1998 - Condamnation pour tromperies et publicité mensongère. Max Rombi avait commercialisé un autre produit amincissant, Bio 2000, sans apposer les mentions légales.
  • 17 Novembre 2005 - Condamnation pour homicides "involontaires" (condamnation appelée cf. verdict du 13 Novembre 2006)
  • 5 Juillet 2006 - Condamnation pour tromperies et publicité mensongère pour les asiatitrats (condamnation appelée)
  • 13 Novembre 2006 - Condamnation en appel pour homicides "involontaires".

Source et informations supplémentaires: décisions de cassation consultables en utilisant le moteur de recherche du site Legifrance.

Annexe:
Dans son communiqué adressé au personnel suite au verdict rendu le 5 juillet 2006 par le Tribunal Correctionnel de Toulouse, Arkopharma affirme:
(...)Nous demeurons donc confiants dans l’issue des prochaines échéances judiciaires, l’appel de la précédente condamnation prononcée à Nice devant se tenir en septembre prochain, et nous continuerons à vous tenir informés.(...)
Arkopharma n'a certainement pas manqué d'informer son personnel de la condamnation en appel de son fondateur, actionnaire majoritaire et président du conseil de surveillance, Mr. Rombi, pour homicides "involontaires"...

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Incroyable! Mr Rombi a déjà été condamné à plusieurs reprises pour les mêmes motifs, il persiste et signe, en plus homicides involontaires, et la justice(?) le ménage toujours. Quant a Arkopharma et leurs arkogélules...

2:25 PM

 
Anonymous Anonyme said...

Avec le nombre de societies dans lesquelles Mr Rombi a des interests - Arkopharma, Arkochim, Europhyto, editions Romart, editions Alpen(?), etc. il trouvera toujours un moyen de se mettre a l'abri. De plus son experience dans les tribunaux lui donne toujour une longueur d'avance. Il devrait faire un pourvoi en cassation lui qui en a tellement l'experience...

1:39 PM

 
Anonymous Anonyme said...

les deux précédents commentaires résument, d'une manière très claire, où se trouve la justice dans cette histoire?
Ce tourne-t-elle côté malade ou côté profit?
Les récidives ne manquent pas pourtant!!!!

11:23 PM

 

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A propos d'Arkopharma
  • 1980 - Fondation par Max Rombi. Arkopharma serait un laboratiore pharmaceutique spécialisé dans les produits de phytothérapie.
  • 1982 - Lancement officiel des arkogélules.
  • 1986 - Les gélules obtiennent le statut de médicament, ce qui permet au groupe de détenir aujourd'hui près de 300 enregistrements en France, auprès du ministère de la Santé, et possiblement plus d'un millier à l'étranger.
  • 12 filiales internationales telles que Arkochim (Espagne), Health From The Sun (USA), etc.
  • Chiffre d'affaires annuel d'environ 250 millions d'euros et leader sur le marché de la minceur avec "4.3.2.1 minceur" (la boisson aux dix plantes!) qui réalise en 2005 un CA de 26,2 millions d'euros.
  • Autres produits minceurs: asiatitrats, bio 2000, exolise,...
    asiatitrats cause d'insuffisance rénales chroniques, de cancers des voies urinaires et de décès, bio 2000 étiquetage mensongeux, exolise cause d'hépatites... Ces trois produits ayant valu à Mr Rombi d'être condamné pour tromperie et publicité mensongère.
  • Autres produits commercialisés sans autorisation de mise sur le marché avec infractions en matière de publicité: arkogélules, arkofusettes, arkovital Bio 200, arkogélules Bamboosil, Bouillon blanc, Chrysanthellum américanum, Capuline, Eupaline, Exolusine, Fastine, Ginkgo, Gugulon, Ortie, Papaye, Partenelle, Petite Pervenche, Plantain, Radis noir et Vergerette, comprimés Tababax et cigarettes NTB.
A propos de Max Rombi

Docteur vétérinaire (...)passionné de phytothérapie(...), fondateur d'Arkopharma, Max Rombi a été poursuivi pour exercice illégal de la pharmacie, condamné pour tromperies et publicités mensongères, et homicides involontaires.
Peu après le décès des victimes des asiatitrats de Nice, il déclare quant aux effets secondaires potentiels des médicamments commercialisés par Arkopharma:

"Oui. Il n’y a pas d’effets indésirables." [cliquer pour de plus amples info.]
Asiatitrats

Commercialisés par Arkopharma sans autorisation de mise sur le marché aux pharmaciens soit sous forme de poudres destinées à entrer dans la composition de préparations magistrales, soit sous forme de gélules, “prêtes à l’emploi”, c’est-à-dire à leur absorption par les malades.
Annoncés comme un produit aux vertues "amincissantes", ils étaient supposé contenir du stephania tetrandra (ou han fang ji) subsitué par de l'aristolochia fang ji (ou guang fang ji). Or aucune de ces deux plantes ne sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise dans des préparations visant la perte de poids.
Suite à leurs consommation, les victimes ont développé des insuffisance rénales chroniques suivies de cancers des voies urinaires et de décès pour les plus infortunées parmi elles.
L'Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer de l'OMS affirme qu' "il y a suffisamment de preuves chez les humains quant aux propriétés cancérigénes de remèdes contenant des plantes du genre aristolochia". [cliquer pour de plus amples info.]